A
nouveau de nombreux produits prétendent parvenir au miracle de simuler
les couleurs d'une presse offset tout en simulant sa trame offset
!
Les merveilleux progrès du jet d'encre à la demande auraient enfin
autorisé ce miracle - destiné à prévoir les moirés éventuels sur
l'épreuve - alors que les imprimantes à jet d'encre continu - pourtant
beaucoup plus précises - n'y sont jamais parvenues !
Ceci
est parfaitement illusoire pour les raisons suivantes :
Les
encres des imprimantes jet d'encre ont des spectres de réflexion
donnant des teintes de primaires C, M, J, N en aplats beaucoup plus
pures que les primaires C', M', J', N' de l'offset, et ceci afin de
pouvoir simuler parfaitement les couleurs de tout imprimé offset grâce
à une gamme chromatique plus large.
Par
exemple, un magenta offset 50 % (M' 50%) sera simulé en teinte
apparente (sous éclairage ISO D50) grâce à un mélange approprié des
encres CMJN de l'imprimante.
Il est parfaitement évident qu'on ne
pourrait à la fois respecter la trame de la presse offset et obtenir
les mêmes teintes.
Mais
allons plus loin ! Imaginons que l'imprimante jet d'encre utilise les
mêmes encres et le même papier que la presse offset : cette condition
serait nécessaire mais pas suffisante pour obtenir les mêmes teintes
tout en ayant les mêmes points de trame, car la partie optique des
engraissements de point dépend grandement de la profondeur de
pénétration de l'encre dans le papier, et donc de l'ordre et de la
méthode d'application des encres.
On se rapprocherait des teintes de la
presse mais sans atteindre une bonne précision.
En
conclusion, les systèmes d'épreuve à jet d'encre, (ou du moins les
RIP PostScript), qui prétendent simuler une trame offset, utilisent
certes une trame ressemblant davantage à celle de la presse offset
qu'une trame jet d'encre aléatoire, mais cette trame reste très
différente de celle de la presse offset.
Alors
bien regarder d'abord : la productivité réelle (exprimée en mètres
carrés par heure !), le coût d'investissement et plus encore le coût
de fonctionnement (Prix des encres, du papier et de la
maintenance).
Se méfier du terme si usé et galvaudé, et déjà obsolète,
"d'épreuve tramée" : Ce qui pose problème, une fois de plus
dans le domaine de l'épreuvage, est l'utilisation marketing d'un
vocabulaire très imprécis et impropre, qui obscurcit la réalité et
les véritables enjeux techniques et commerciaux modernes pour les
Industries Graphiques.
A
l'heure d'un flux de production tout numérique, il devient
particulièrement inintéressant de se polariser sur des spécifications
de détail de l'épreuve, qui en plus ne sont pas tenues : il a toujours
appartenu en pratique à la presse de simuler l'épreuve de photogravure
approuvée visuellement, que celle-ci soit bonne ou mauvaise, et aujourd'hui les bons outils existent !
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